9 3 la belle rebelle
Je suis en congés et comme mes vacances dans les alpes sont tombées à l'eau (où dans la neige),
Je reste à Paris, et entre deux éclaircies, deux dépenses (fin de soldes, tentations dans tous les bookshops où j'entre, dernier achat des shoes rouges et un livre sur et avec Louise Bourgeois) j'entre dans les salles de ciné.
Après avoir vu Another Year (toujours aussi joyeux comme un thé gone cold ce cinéma. Moins pathétique, mais réfrigérant comme une douche hivernale; no future sans les hurlements. le désespoir vieillit mal), j'ai remonté le Boulevard St Michel, pour passer voir la programmation de l'espace st Michel (pour les non parisiens, c'est un cinéma, programmation décalée, deux salles en face de la fontaine, lieu incontournable à mes yeux pour qui veut voir du ciné et du documentaire for real).
je vois que 93 la belle rebelle est joué; et me voici à organiser ma journée pour être à l'heure à la séance. Dans la file des gens middle-aged, et des vieux, avec canne ou canard enchainé. La dame à mes côtés quittera la salle avant la fin, semblant agacée de devoir écouter D' de Kabal. Elle avait déjà semblée fléchir vers la sortie à l'écoute des Bérus et devant la tronche de Loran.
Ce doc, donc: la Saint Seine Denis (d'où est originaire ma mère, les 1950's et 1960's: les usines) version musique dans banlieue urbaine en voie de bétonisation totale.
Le documentaire remonte dans le temps, des 60's usines, bidonvilles, rock and roll au slam et aux bulgares dans les nouveaux bidonvilles, en passant par les Bérus, Dee Nasty et NTM, les blocks HLM et les émeutes de 2005.
La musique est le fil conducteur de ce doc "musique pour se rebeller" sous entend le titre. Musique pour exister je dirais si on me demandais.
Bon je ne suis pas du 93, où j'ai des souvenirs d'enfance - lorsque j'y allais voir ma famille (still here vivants ou enterrés, comme mes grands-parents, oncles...) et pas forcément d'attache au fond.
Mais ce documentaire m'a réconfortée avec la zik française. loin du prisme parisien lisse la banlieue assure en sincérité et volonté. Et puis: comme l'a dit Beckett "quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter".
(Et les nantis écoutent derrière leur fenêtre)
93 la belle rebelle, de Jean-Pierre THORN.