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ALICE IN BOREDOMLAND (PART II)
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ALICE IN BOREDOMLAND (PART II)
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17 août 2008

Rue de Turenne

Dans la rue de Turenne il y a des bancs, près de la place des Vosges, là où s'arrête le 96. Alors sur ces bancs s'assoient ceux qui attentent le bus.

Aujourd'hui, je m'y suis assise, et j'ai regardé et écouté. De la rue des Francs-Bourgeois arrivaient des couples qui faisaient les boutiques, des bobos parisiens, peu nombreux; des touristes, plan de Paris à la main, contents sans doute que le soleil ait été un peu au rendez-vous de leur escapade à Paris.

Des voitures, quelques unes passaient. Constat: elles étaient presque toujours noires. Une rouge se distingua. Mais la couleur était le noire, pour les voitures. Plutôt petites (il faut mieux, car les rue du coin, une Jeep frôle les trotoirs...et neuves, plutôt "chères". On est pas à Marcel Sembat.

Le banc d'en face: deux filles, jeunes s'assoient, causent mais je n'entends pas. Puis l'une téléphone et là, j'entends tout: elle appelle car "elle part au Vietnam pour de bon". Voilà. Non, elle n'aura pas le temps de voir la personne appélée, car elle doit "faire ses valises". Le bus arrive, je regarde monter les filles et le bus part. Voilà, elle part au Vietnam dans deux jours, et je ne la verrai plus jamais assise rue de Turenne.

Le bus part et sur le banc, désormais trois jeunes parisiens. Pas assis, mais appuyés dessus, deux gars et une fille. Un look de BB Brunes ou Shades pour les mômes, et look Kate Moss il y a 6 mois pour la fille qui de loin ressemble à Kate Nash en plus jolie, plus "made in Western Paris". Cela sent le petits bourges, les attitudes sont là: gestes maniérés, lunettes de stars, on se le pête rue de Turenne. Mimis ces petits. Je me dis qu'ils ont de la chance, mais je les plains aussi. Ne connaitront jamais la fin de mois difficile, les galères avec la banque, les rateaux (sont tous très beaux, bien sapés, pas de problèmes dans les soirées). Ils sont presque insigniffants, mais font tellement de manière pour qu'on les remarque qu'on les voit. Sinon, leur détresse serait digne de la compassion. Ils commencent à marcher, s'arrêtent pour se parler avec leur attitude, et repartent dans la rue de Turenne qui est vide.

Vide à l'exception des touristes avec leur plan de Paris. Toujours cela. Et les couples avec les poussettes, toujours avec des sourires béas et des fringues stylés. On est dans le Marais, et passent alors quelques gays, en solo ou duo, style "fashion victim" ou Bear...

A côté de moi une demoiselle au physique impossant lit un roman. Une femme la quarantaine assez hautaine vient s'assoir entre nous. Elle attend le bus. Derrière moi, des Italiens, parlent fort, parlent beaucoup. La rue de Turenne est un lieu de passage. Et lorsque le bus arrive, arrivent de nouvelles personnes et mes compagnons de banc partent.

Je pars aussi.

Rue de Turenne, un dimanche en Août.

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Commentaires
A
rue de Turenne, c'est quelque chose en effet!<br /> <br /> xx
J
Je connais le coin, ton récit me le rappelle ! Merci !
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